Au vingtième siècle, j’avais organisé un chantier participatif pour la construction de notre maison à la campagne. Maintenant j'essaie de l'isoler au mieux, mais l'ampleur de la tâche me donne parfois l'envie de construire un habitat plus petit, très bien isolé dès sa conception. Pendant le confinement, je découvre les paillourtes sur le site de twiza. Admiratif de la simplicité et des performances de ces petites maisons, je viens dès l’année suivante apprendre leur construction chez Gurun Manrot.
J'arrive en Bretagne pour un stage d'une semaine, j'y resterai 4 mois, et reviendrai l'été suivant. La première semaine j'enregistre quelques séquences, pour éventuellement en faire un tutoriel. Mais l'enthousiasme que suscite la robustesse de cet habitat naturel me motive à sensibiliser un public plus large.
Un monde nouveau on en rêvait tous, mais que savions-nous faire de nos mains ? Cette ritournelle me décide à réaliser un documentaire. Cet été-là, trois paillourtes se construisent dans la région. Je cherche une meilleure caméra pour mieux capter les gestes et l'ambiance de renaissance qui règne sur les chantiers, Didier apportera ensuite son savoir-faire au montage.
Ma famille et mes amis m'ont soutenu pour mener ce projet à terme, mais le modèle culturel et social français m'a donné les outils pour l'entreprendre. À deux reprises au cours de ma vie professionnelle, celui-ci m'a permis de suivre une formation, en architecture puis en audiovisuel.
Depuis 2001, j'étalonne des documentaires pour France télévisions, où des réalisateurs m'expliquent leur travail, et je réalise quelques petits films militants.
En 2010, ENTRE-DEUX, mon premier documentaire, est primé au festival de l’Acharnière. Ce film est une immersion dans la vie d’une association qui accueille des migrants. Flandre Terre Solidaire et Amnesty International organisèrent plusieurs projections en France.
J'entreprends ce documentaire deux ans après le décès de mon père. Pendant le montage du film, je reçois par ma tante Lucette cette photo que je découvre. Mon père en culotte courte, devant sa maison où sa mère que je n'ai pas connue tenait le café "À la botte de paille".
Entre les 2 guerres, avec l'arrivée des premières botteleuses, j'imagine que ce nom représentait la modernité du travail humain dans la campagne.
En 1920 avait été construit la maison feuillette, siège actuel du centre national de la construction paille, plus ancien bâtiment connu à ce jour construit en ossature bois et isolé en bottes de paille.
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